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Corée du Sud : arrêt inopiné d'un réacteur, aucune menace "immédiate"

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Selon l'agence officielle Sud-Coréenne Yonhap news, le réacteur n°. 5 de l'immense complexe électronucléaire de Hanwool [1], situé sur la côte Est de la Corée du Sud, a subi cette nuit une anomalie technique qui a engendré l'arrêt (automatisé ?) du réacteur. Le pays est connu pour avoir longtemps caché les incidents et les différents problèmes liés à l'exploitation du nucléaire. La donne a-t-elle vraiment changé, la Corée du Sud deviendrait-elle nucléairement plus transparente, ou faut-il craindre - hier ou demain - un incident bien plus sérieux que ne l'annonce le communiqué officiel ?

 

gen4_2013-07_11.png(1) Le complexe de Hanwool / Ulchin est situé à 200 km au S/E de Séoul 

 

L'opérateur semi-public KEPCO traine une longue batterie de casseroles électronucléaires

L'exploitant du site de Hanwool n'est autre que le Coréen KEPCO [2] qui n'a pas jusqu'à ce jour bénéficié de la palme de la transparence et de l'honnêteté électronucléaire : une longue série de scandales et de suspicions de corruption a en effet émaillé l'histoire de la société Sud-Coréenne - au statut similaire à celui d'EDF en France - et également de sa filiale KHNP [3] dont nous avions raconté la honteuse démission du PDG suite au camouflage - il n'y a pas d'autres mots - de l'incident électronucléaire de février 2012.

Un problème technique survenu hier a entraîné l'arrêt de l'unité n°. 5

Selon le peu d'informations parvenues aux médias, le réacteur n°. 5 aurait connu une avarie technique qui aurait finalement entraîné l'arrêt du réacteur en cause le 5 juillet vers 15h30. Il est difficile de déduire d'après le communiqué laconique si l'unité a été endommagée, si l'arrêt a été automatique ou manuel [4], la puissance antérieure de l'unité lors de l'incident [5] ou encore la zone touchée par le problème [6].

Aucune menace "immédiate" pour la sécurité

Ce type de communiqué à tiroir est souvent celui qui fait le plus frémir lors de la déclaration liminaire d'un incident électronucléaire : en fait, il est strictement impossible d'apprécier la gravité du problème d'après les premiers éléments communiqués et il est à craindre que le jour où un incident sérieux voire un accident avec rejet se produira dans ce pays - conspuant pourtant volontiers la supposée attitude de dissimulation de son voisin du Nord - les populations à proximité et l'opinion internationale ne soit prévenue que bien tardivement de la gravité des conséquences liées à cet éventuel problème électronucléaire majeur.

 

gen4_2013-07_12.png(2) Aucune menace "immédiate" pour la sécurité : et demain ?  (Yonhap News)

 


Sources :  Nuclear reactor at S. Korea's Hanwool plant halts operation (Yonhap News, 5713) - Operations Halted at Hanwool Nuclear Power Plant (KBS News, 5713) - Scandale de contrefaçon nucléaire en Corée du Sud (Le Monde, 3912)  - 

 

Notes :

[1]  Le site de Hanwool s'appelait auparavant Uljin ou Ulchin : il s'agit de l'un des plus gros complexes de production d'électricité nucléaire existant sur cette planète avec près de 6000 MWe produits au moyen de 6 réacteurs à eau pressurisée de 1000 MWe

[2]  KEPCO : Korean Electric Power Company,à ne pas confondre avec le KEPCO Japonais

[3]  KHNP : Korean Hydro & Nuclear Power, filiale de KEPCO qui est elle-même contrôlée à 51% par l'Etat Sud-Coréen

[4]  Un arrêt d'urgence manuel est toujours préférable à un arrêt automatique (SCRAM) et beaucoup plus rassurant - Songez au freinage d'urgence d'un TGV lancé à 350 km/h, une procédure qui fait souffrir le matériel (et qui fait "serrer les fesses" au personnel roulant) : est-elle la conséquence d'un réel problème majeur sur la rame ou l'action d'un simple plaisantin inconscient ?

[5]  De même, un arrêt d'urgence sur un réacteur à pleine puissance est toujours plus "lourd" que sur un réacteur en production restreinte, les puissances résiduelles à gérer étant bien plus importantes dans un environnement déjà plus ou moins dégradé par l'incident initial lui-même

[6]  Un incident localisé sur l'îlot nucléaire est plus délicat à gérer et même à simplement apprécier qu'un incident en salle turbine par exemple, ne serait-ce que du fait du zonage freinant une éventuelle intervention en bâtiment-réacteur


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