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Le Jerusalem Post rend un hommage tardif et inattendu aux veilleurs de Fukushima

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Deux années et demi après la catastrophe initiale, 18 mois après la stupéfiante déclaration Japonaise "d'arrêt à froid", le premier MSM [1] ayant mangé son chapeau en reconnaissant tardivement la justesse du discours tenu depuis le début par les blogs alternatifs sur la réalité et les conséquences de l'accident nucléaire Japonais est le Jerusalem Post, l'un des quotidiens Hébreux en langue anglaise de référence qui a dédié une tribune de M. Pinchas Landau le jeudi 8 aoûtà l’effondrement brutal de la théorie officielle défendue il y a encore quelques jours encore par les médias unanimes.

Ils étaient souvent excentriques, parfois incompréhensibles, mais voyez-vous... ils avaient raison !

Dans une incroyable déclaration qui aurait été improbable il y a seulement quelques jours [2], M. Pinchas Landau [3] détaille comment ce qu'il appelle la "blogosphère de Fukushima" s'est rapidement vue devenir le seul canal informatif sur la catastrophe de Fukushima-Daiichi dont les principaux canaux d'information s'étaient rapidement détournés, encouragés par le manque cruel d'information officielle. Voici un petit extrait de ce papier qui concerne particulièrement ce qui s'est appelé en Francophonie : les veilleurs de Fukushima.

Dans l'intervalle et pour une période s'étendant sur presque deux années et demi, toute personne désirant s'informer sur Fukushima pouvait le faire mais uniquement en se reportant à la blogosphère, car les principaux médias avaient très largement oublié cet événement. En fait, très peu de personnes souhaitaient se renseigner pour les raisons expliquées ci-dessus [dédain, spécificité] aussi le champ d'investigation fut-il abandonné à quelques blogueurs spécifiques dont la plupart étaient excentriques ou obsessifs [sic] pour une raison ou une autre. Il s'avérait très difficile de croire ce qu'ils reportaient et tout particulièrement après que le gouvernement Japonais et TEPCO aient affirmé de manière prolongée une apparente maitrise et une amélioration de la situation.

Or, c'était incorrect ou plus précisément inexact. Les blogueurs qui ont tenté de conserver la discussion active au yeux du restant du monde ont pu éventuellement exagérer et ont même pu dramatiser la situation mais, en fin de compte, ce sont eux qui avaient raison ! C'est devenu une évidence depuis quelques semaines et plus particulièrement au cours des derniers jours. Fukushima a amorcé son retour dans les principaux médias et les derniers développements de la catastrophe en font une lecture particulièrement inconfortable, tout particulièrement si vous habitez une zone située au niveau de l'océan Pacifique.

Croyez-nous, les "veilleurs" auraient préféré se tromper !

Après avoir remercié M. Landau pour cette franchise inattendue, il nous faut toutefois démentir aussitôt l'idée que cette justesse de raisonnement puisse évoquer une quelconque satisfaction : nous aurions MILLE fois préférer nous tromper en claironnant à l'envie que la solution liquide [4] utilisée à Fukushima engendrerait finalement plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait [5], que la contamination était nettement plus massive et étendue que ce que le discours officiel Japonais - repris d'une manière systématique par la clique officielle internationale, AIEA et IRSN en tête - voulait bien en révéler et enfin et surtout, que le martyre des malheureuses populations Japonaises de Fukushima ayant déjà souffert le martyr depuis le 11 mars 2011 ne faisait probablement que débuter.

Alors oui, aujourd'hui quelques-uns ont eu raison en espérant - en priant pour - se tromper, ce qui aurait signifié qu’aujourd’hui, la situation aurait été normalisée à Fukushima-Daiichi. Seulement, voyez-vous, c’était manifestement impossible, le discours officiel était truqué depuis le début, nous en faisions part dès les premiers jours [6] en nous posant - ainsi que quelques rares autres observateurs - une multitude de questions auxquelles les réponses officielles, qu'elles proviennent de France ou du Japon, ne répondaient jamais de manière satisfaisante.

Et maintenant ? Que va-t-il se passer sur le terrain et quel relais dans les MSM ?

Nous estimons que la situation actuelle est approximativement au troisième niveau de compréhension et d'interprétation de la part du public : après l'horreur (détournée en partie par les ravages immédiats liés au tsunamis) des explosions, du spectacle initial de la phase aigüe de la catastrophe, l'opinion publique s'est endormie, bercée par les rodomontades Japonaises et magistralement enfumée par les commentaires officiels repassés en boucle : la catastrophe est maîtrisée, etc. ; après cette deuxième phase d'assoupissement, la situation revient donc au premier plan au début de ce troisième épisode et les questions affluent soudainement : comment et pourquoi nous aurait-on menti si longtemps ? Pourquoi l'ensemble des spécialistes et des médias affirmait-il - y compris tout récemment - que tout était sous contrôle ? Que se passe-t-il vraiment sous les ex-réacteurs ? Où est le combustible ? Comment en est-on arrivé à cette situation de non-retour vis-à-vis de l'eau contaminée ?

Combien de temps va durer cette phase ? Quelques jours, quelques semaines, quelques mois ? A notre avis elle se maintiendra avec des hauts - encore mis en avant - et des bas - toujours cachés sous les réacteurs - jusqu'à ce que la prochaine escalade dans la gestion de la catastrophe se produise, probablement quand les premiers effets sanitaires touchant la population avoisinante ne pourront plus être ni ignorés ni même minimisés. De même que l'eau contaminée ne pouvait finalement que déborder [7], il ne pourra probablement en être autrement pour les conséquences sanitaires de la diffusion de telles quantités de radioactivité dans l'air et dans l'eau. La phase III a mis 28 mois pour apparaître aux yeux du monde, la future phase IV mettra probablement moins de temps à dater de ce jour.

Une autre phase pourrait également débuter quand l'opinion publique Japonaise apprendra que, de même que les autorités Japonaises ont longtemps menti en affirmant que l'énergie nucléaire était sans aucun danger, la vérité sur l'incapacité absolue de récupérer le combustible fondu - le corium - apparaîtra en plein jour. Une partie au moins du combustible nucléaire est irrécupérable, et ça c'est réellement une première dans un cadre accidentel électronucléaire et ce nouvel électrochoc, même si les autorités tentent de le différer un maximum, pourrait bien s'avérer celui qui portera le coup fatal à cette industrie mortifère et probablement en même temps au système politique Japonais - nous n'osons écrire : mondial - , les populations devenant alors probablement lassées une bonne fois pour toutes de tant de mensonges, d'omissions et de compromissions atomiques.

Un grand merci aux veilleurs dont vous faites partie intégrante, chers lecteurs !

Nous conclurons cette aventure - car notre objectif est désormais quasiment atteint et ce travail de suivi journalier devient désormais très éprouvant - en remerciant les rares amis veilleurs ayant tenu le choc jusqu'à ce jour mais également les lecteurs fidèles et attentifs - jusque dans les commentaires - car, sans leur soutien journalier : liens, commentaires, félicitations, avis... la tâche n'en aurait encore été que plus difficile. Plus personne ne regardera désormais un accident majeur du même regard ni ne croira aussi naïvement les discours officiels dans ce domaine. Toute personne verra sa curiosité attisée par cette aventure et tiendra à se faire son propre avis en consultant l'ensemble des sources disponibles et tout particulièrement celles qui se voient ridiculisées, minimisées ou démenties par le village nucléaire.

Oui, apparemment, plus personne ne regardera le village nucléaire du même œil...
 

 

13.png(1) Pinchas Landau dans le JPost du 6813 : "Fukushima revient... Apprêtez-vous à être choqué, effrayé et étourdi"  (JPost)

EDIT (1730) Nous venons d'apprendre que la délégation Belge de l'UNSCEAR (agence "radioprotection" de l'ONU) a ouvertement et bruyamment protesté contre les déclarations Lénifiantes tenues lors de ses récents travaux dédiés à la catastrophe Japonaise, s'indignant notamment d'une minimisation systématique et prolongée de l'accident et évoquant même un "retour en arrière sur les enseignements de Tchernobyl et d'autres études" ; cette auto-critique s'avère d'autant plus intéressante et constructive qu'elle provient de l'intérieur même du village nucléaire... Oui, quelque chose semble vraiment sur le point de changer !

14.png(2) Du rififi à l'UNSCEAR, la représentation Belge proteste officiellement
contre le traitement "préférentiel" réservé à l'accident Japonais
(rtbf)

 


Sources :  Global Agenda: Fukushima returns (Jerusalem Post, 8813)

Notes :

[1] MSM : MainStream Media, (Médias de grande diffusion) allusion à l'audience et au périmètre de diffusion qui caractérise les principaux médias mondiaux, un phénomène renforcé par les regroupements de petits groupes d’information autonome sous la bannière de réseaux monstres comme ABC, NBC, CBS, TBS... lire à ce sujet par exemple la longue interview de N. Chomsky 'Le lavage de cerveaux en liberté" parue dans le Monde Diplomatique d'août 2007

[2] Le grand basculement a officiellement débuté le 6 août 2013 avec les premières déclarations de Tepco sur la quantité et la qualité des eaux radioactives sur le site

[3] Pinchas Landau est l'un des analystes et des commentateurs les plus en vue en Israël non seulement sur la politique intérieure du pays mais également sur les questions internationales et de géopolitique

[4] Solution liquide : les quelques 300.000 tonnes d'eau "injectées" par Tepco depuis avril 2011

[5] Les coriums étant probablement majoritairement déconfinés, une minuscule partie de cette eau trouve le chemin permettant d'approcher le combustible fondu ce qui n'en engendre pas moins une contamination phénoménale : savez-vous que le corium affiche une radioactivité minimale de plusieurs centaines de Sieverts/heure (voire plusieurs milliers pour un combustible très irradié) à son contact immédiat, principalement délivrée par les produits de fission (émetteurs Bêta) et les rayonnement Alpha et Gamma attribués aux redoutables actinides mineurs ? Les principaux produits de fission sont en outre très mobiles une fois parvenus au contact de l'eau

[6] Le premier billet de gen4 a été publié le 16 juillet 2011 et traitait du principal problème - le corium - dont personne ne parlait officiellement ;  note modeste contribution à la compréhension de la catastrophe Japonaise a commencé dès le 30 mars 2011 sur un forum de radioprotection très connu dont la plupart des commentateurs - tous impliqués de près ou de loin dans le nucléaire - détournaient volontiers le regard critique mais dont certains représentants osaient pourtant commenter franchement et ouvertement la froide réalité de ce qu'ils voyaient se dérouler sous leurs yeux ; nous nous rappelons ainsi qu'un membre éclairé de ce digne forum, lui-même employé à un niveau certain d'ingénierie dans cette industrie, avait très rapidement déclaré que la situation provoquerait un "électrochoc" dans la conscience collective... c'était très bien vu mais ce dernier a été longtemps amorti par une désinformation savamment entretenue !

[7] Le débordement du barrage souterrain a été confirmé par Tepco le 10 août 2011 voir Tass / Novosti et Kyodo


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